Sus aux trains de plaisir !

Griotte trains de plaisir

Les trains de plaisir obtiennent un franc succès dans ces années 70. Des wagons de débauche ? Des locomotives-lupanars « peace and love » ? Des trains de nuit emportant des hordes de voyageurs et des madones des sleepings avides de faire connaissance ? Point du tout. Les années 70 dont il est question sont celles du XIXe siècle, et ces plaisirs-là ne sont que réjouissances festives et rassemblements fleuris en l’honneur du Roi Carnaval de Nice.

CDF_train_de_plaisir

Il

Un chemin de fer dans un gant de velours

En ce milieu de XIXe siècle en effet, les riches hivernants délaissent la Riviera (qu’on n’appelait pas encore la Côte d’Azur, le mot sera inventé en 1888), et lui préfèrent la côte italienne. Andriot Saëtone, jeune fonctionnaire de la préfecture, décide en 1873 de créer un comité des fêtes constitué de riches étrangers et de membres de la bourgeoise niçoise pour « redonner au carnaval sa vigueur d’antan ».

C’est un vrai succès. D’années en années on voit de plus en plus de membres de la haute société, et même des têtes couronnées du monde entier s’adonner au plaisir de la mascarade et de la bataille de fleurs.

Le duc de Castries, beau-frère du président Mac Mahon, et président du comité des fêtes ne veut pas en rester là. Il aimerait faire venir des « touristes », moins fortunés, mais aussi plus nombreux, pour garnir les foules de spectateurs du carnaval et les lits des hôtels niçois. L’ancêtre de la SNCF, La Compagnie des Chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée, qu’on appelle communément PLM, achemine déjà depuis une vingtaine d’années de nombreux voyageurs qui partent en villégiature dans les Alpes et en Provence jusqu’à Marseille.

Le duc de Castries convainc le directeur de la compagnie PLM d’affréter spécialement entre Marseille et Nice des navettes à prix réduits pour les festivités carnavalesques. On baptisera ces trains spéciaux du joli nom de « trains de plaisir ».

Trains de plaisir

il

La réussite est au rendez-vous : « Jamais Carnaval n’avait attiré tant de monde, et la compagnie P.L.M. doit se féliciter d’avoir accédé à la demande du comité en organisant des convois supplémentaires à prix réduits » se réjouit le journal Le phare du littoral le 14 février 1977.

Par la suite des accords similaires ont été conclus avec l’administration des chemins de la Haute-Italie pour acheminer les voisins italiens, qui ne manqueraient pour rien au monde cette occasion festive.

nice-coni-cossard

3 Responses to “Sus aux trains de plaisir !”

  1. Encore une histoire inconnue, en tout cas, pour moi ! J’adore ! merci !

    J’aime

Trackbacks

Un commentaire éclairé ? une remarque pertinente ? un petit coucou en passant ? faites-vous plaisir...