« Gary, mon bouclier contre une certaine médiocrité » (Sfar)

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Pour honorer le centenaire de la naissance de Romain Gary (le 8 mai), le Russe qui arriva enfant à Nice avec sa mère, Joann Sfar le Niçois s’approprie une de ses oeuvres, La promesse de l’aube, accompagnant le texte et l’illustrant de son trait nerveux, de sa liberté de ton, et de sa générosité coutumière. « Oui, Romain Gary a toujours été mon héros, et mon bouclier contre une certaine médiocrité » avoue le prolixe père du Chat du Rabbin.

Gary Sfar

« Dans La Promesse de l’aube, Romain Gary retrace son enfance, sa jeunesse à Vilnius (jusqu’en 1917, la ville de Lituanie Vilnius (Vilna) fait partie de l’Empire russe, elle sera ensuite polonaise sous le nom de Wilno), puis à Varsovie, en France et à Nice. Peu après sa naissance, son père les abandonne, sa mère et lui. Plus tard, il apprendra qu’il est mort d’angoisse devant la porte de la chambre à gaz. Seul avec sa mère, qui ne rêve pour lui que d’avenirs plus extraordinaires les uns que les autres, il passe ainsi la seconde moitié de son enfance sur la Côte d’azur, croisant au grès des improvisations de sa mère, un Grand Duc, un roi de Suède et des professeurs de toutes disciplines et de tous genres. Pour rien au monde, il ne voudrait décevoir les folles espérances de cette femme extraordinaire.

51TmRhN7y7L._Oui, il veut bien être danseur, enfin danseur étoile, violoniste mais virtuose bien sûr, ou alors ambassadeur et écrivain, mais une étoile de la littérature cela va sans dire. Bref, il sera extraordinaire, il sera un héros. Sa mère aime le merveilleux, et lui, il se doit de lui offrir. Lorsqu’en été 1939, la guerre éclate, et que la débâcle est un fait, il rejoint les troupes de la France Libre à Londres, laissant sa mère seule et malade. Elle, par ses courriers le suit, lui insufflant sans cesse son énergie, faisant couler par les mots le nectar du cordon ombilical. À lui, la guerre n’offre que doutes et amertumes. La Libération venue, il devient compagnon de la Libération. C’est bien, elle le voulait tant. Revenu à Nice, il découvre que sa mère est morte trois ans et demi auparavant. Elle avait chargé une amie de transmettre au fur et à mesure, les centaines de lettres qu’elle lui avait écrites les jours précédant son décès. » (extrait du site Futuropolis)

Ce n’est pas la première fois que Gallimard confie aux bons soins d’un dessinateur l’un de ses joyaux éditoriaux, et c’est toujours une réussite. Qu’il s’agisse de Tardi pour Voyage au bout de la nuit de Céline  (Futuropolis, 2006), ou José Muñoz pour L’Étranger de Camus (Futuropolis, 2012). C’est une nouvelle fois une réussite avec Sfar, très inspiré, qui fait de magnifiques portraits pleins de profondeur de Gary.

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  • La promesse de l’aube de Romain Gary, illustré par Joann Sfar, éditions Futuropolis (avril 2014), 536 pages, 39€.

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Lire aussi les chroniques de la Griotte sur Joann Sfar

Et sur Romain Gary

3 Responses to “« Gary, mon bouclier contre une certaine médiocrité » (Sfar)”

  1. A lire également Romain Gary dans « Sur les pas des écrivains de Nice et de la Côte d’Azur » aux Éditions Alexandrines
    Préface Raoul Mille.
    Baieta
    Alex

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