Que les choses soient claires : la Griotte ne fait pas de vélo, elle fait de la bicyclette, ce qui, vous en conviendrez, n’a strictement rien à voir. Ainsi, la Griotte ne s’échine pas à singer les coureurs du Tour de France dans l’Alpe d’Huez quand elle remonte l’avenue Jean Médecin, elle baguenaude les yeux pleins de rêves et la pédale légère ; la Griotte ne sprinte pas, la tête dans le guidon, quand un autre cycliste a l’impudence de la doubler, elle admire les beautés inépuisables du paysage niçois, le nez en l’air, en roue libre ; la Griotte ne descend pas fourbue de sa monture en dégoulinant sous ses cuissards, avec des chaussures cale-pieds ridicules qui lui confèrent une démarche de canard, elle pose à terre un pied de danseuse et arrime avec élégance sa bicyclette à l’une des 175 bornes Vélo Bleu réparties sur toute la ville.
Vous l’aurez compris, à Nice, la Griotte fait de la bicyclette à Vélo Bleu !
Plus que toute autre ville, la patrie de Louis Nucéra, cet amoureux fou de Nice, des chats et du cyclisme (fatale passion car l’écrivain nous a quittés en pédalant en août 2000, renversé par une voiture) se devait d’offrir à ses habitants un réseau de vélos en libre service digne de ce nom. Depuis 2009, c’est chose faite, et ça roule ! On a ainsi recensé le record de 4 000 locations pour le seul 15 août 2011.
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Vélos à la carte
Passons à la pratique… Louer un Vélo Bleu à Nice est bête comme chou : après avoir enregistré votre numéro de carte bancaire sur un serveur vocal, vous vous identifiez avec votre téléphone portable ou votre carte Vélo Bleu, et c’est parti !
Mieux encore, depuis février, votre carte bancaire vous permet de souscrire directement un abonnement dans les sept stations les plus fréquentées. Toutes les infos sont là.
C’est bien beau, direz-vous, mais si, entre deux coups de pédales le long de la Promenade, ou en revenant du tennis, sur notre beau vélo bleu, on est soudainement pris par l’envie folle de mater Matisse en haut de la colline de Cimiez ? Doit-on alors se coltiner l’ascension de la colline, les mollets mus par une appétence irrésistible pour les toiles du maître du fauvisme ?
Pas de souci les amis, il vous suffit, au pied de la pente, d’embarquer votre bicyclette à bord du Vélobus prévu à cet effet, et le tour est joué ! C’est en tout cas, le rêve insolite d’Eric Haas, président du comité de quartier Haut Cimiez-Rimiez. Notre homme (qui selon certaines mauvaises langues aurait un p’tit vélo dans la tête) en a imaginé tous les aspects techniques :
Pas un bus avec des porte-vélos. Un véhicule où on peut entrer avec son vélo. Il ne s’agit pas d’équiper tous les transports en commun, simplement d’en configurer quelques-uns qui officieraient à des horaires précis. »
En attendant que ce beau projet rayonne, à bicyclette !